Posté le mai 29, 2019 à 19:56
DE GRANDES QUANTITÉS DE PORNOGRAPHIE ENFANTINE STOCKÉES SUR DES SERVEURS NÉERLANDAIS HÉBERGÉS PAR LES HÉBERGEURS DIT « BULLETPROOF »
Selon la NOS, des dizaines de sociétés d’hébergement étrangères hébergent des quantités importantes de pornographie enfantine et de données volées sur des serveurs néerlandais. Les sociétés d’hébergement de réseau et le service des poursuites pénales travaillent désormais de concert pour résoudre ce problème susceptible de se transformer en problème de santé publique.
Les Pays-Bas sont très connus pour leur infrastructure numérique bien développée et sont involontairement devenus une option appréciée des cybercriminels. Un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros est généré chaque année par le nombre estimé de 2 000 sociétés d’hébergement qui sont actives aux Pays-Bas. Un nombre considérable de revendeurs et de locataires internationaux louent de l’espace à ces sociétés pour gérer des sites Web et stocker une grande quantité de données.
Les hébergeurs « Bulletproof » payés en crypto-monnaie par une clientèle criminelle.
Parmi toutes les sociétés d’hébergement réseau établies aux Pays-Bas, il y a les hébergeurs dit «Bulletproof» qui se concentrent spécifiquement sur la recherche et l’offre d’une clientèle criminelle pour l’hameçonnage, l’envoi de spam, le stockage de pornographie enfantine et bien d’autres choses encore. Les hébergeurs Bulletproof trouvent leurs clients en faisant la publicité de leurs services sur des forums clandestins où ils promettent à leurs clients d’offrir l’anonymat en échange d’énormes sommes d’argent souvent payées en crypto-monnaie.
Les hébergeurs Bulletproof sont souvent difficiles à poursuivre car, comme l’explique Martijn Egberts, procureur en matière de cybercriminalité, un règlement européen stipule que les entreprises ne peuvent être tenues responsables du contenu qu’elles hébergent.
Le problème des contenus illicites.
Le ministère public et les sociétés d’hébergement néerlandaises ont évoqué la nécessité de modifier la situation en proposant une nouvelle directive visant à empêcher tout contenu illégal. Selon la nouvelle directive, les entreprises qui ne se conforment pas à ses réglementations seront poursuivies plus rapidement et plus facilement.
Des entreprises de réseau et d’hébergement liées à l’infrastructure numérique de l’association professionnelle des Pays-Bas s’associent et ont récemment accepté de faire de leur mieux pour supprimer tout contenu illégal de leurs serveurs en faisant pression sur leurs clients pour le supprimer. En outre, s’il existe des preuves selon lesquelles une société héberge des contenus illicites et ne prend aucune mesure pour les supprimer immédiatement, ces sociétés finiront par faire l’objet d’une enquête par les autorités.
Le procureur chargé de la cybercriminalité, Egberts, affirme avoir beaucoup d’espoir dans la volonté des entreprises d’hébergement de se conformer à l’initiative de suppression des contenus illégaux et de cesser de faciliter la cybercriminalité. Il estime que les entreprises qui reçoivent des informations sur la pornographie enfantine, mais choisissent de détourner le regard et de ne pas agir, seront plus facilement tenues pour responsables de leurs actes.
Le procureur a également souligné la gravité du problème en le comparant au blanchiment d’argent, considérant qu’il n’est pas punissable d’avoir une énorme somme d’argent dans sa poche, mais qu’il peut s’agir d’un indicateur de la participation à un crime.
De même, les sociétés d’hébergement de réseaux aux Pays-Bas sont libres d’ignorer les contenus illégaux stockés sur leurs serveurs, mais cela pourrait indiquer que ces sociétés ciblent des clients impliqués dans des infractions pénales.